Comment construire une raison d’être ?
Toute entreprise qui choisit d’aller au-delà de l’obligation désormais légale de réfléchir à son impact social et environnemental, peut réfléchir à sa raison d’être. Celles qui veulent aller encore plus loin pourront même inscrire cette raison d’être dans leurs statuts, voire convoiter le statut d’entreprise à mission. Mais alors, quelles sont les étapes impliquées dans la construction de la raison d’être d’une entreprise ?
Construire sa raison d’être : tout un parcours
Dans une société qui ne cherche plus seulement un sens financier mais également un impact positif sur l’environnement, il devient pertinent, pour des entreprises de toutes tailles et de tous horizons, de réfléchir à leur raison d’être.
Une raison d’être ne doit pas simplement être une devise ou l’expression creuse d’un leitmotiv. Elle est l’expression claire, inspirante et inclusive de toutes les parties prenantes de l’entreprise. Et pour pouvoir la définir ainsi, plusieurs étapes clés seront nécessaires.
Constituer un comité de pilotage
Comme pour tout autre projet à gérer en entreprise, la construction de la raison d’être nécessitera la constitution d’un comité de pilotage. Il aura pour mission de consulter les parties prenantes de l’entreprise, recenser les différentes actions et valeurs déjà existantes, et, à partir de ces constats, construire puis déployer la raison d’être.
Approche top-down ou bottom-up
Le comité de pilotage va devoir manœuvrer, dans ce projet, entre une approche participative dite ‘bottom-up’ et une approche plus traditionnelle dite ‘top-down’ (approche top-down et bottom-up). La gestion de ce type de projet nécessite une phase participative (consulter les parties prenantes, recenser l’existant…). En revanche, la définition en elle-même de la raison d’être, puis son déploiement, devront partir d’en haut pour ensuite cascader à tous les niveaux de l’entreprise.
Consulter les parties prenantes
Pour réfléchir à la raison d’être, le comité de pilotage du projet devra absolument consulter les parties prenantes internes et externes à l’entreprise. Il pourra s’agir de membres du comité de direction, représentant les divers métiers de l’entreprise ou des collaborateurs eux-mêmes. Les parties prenantes externes telles que les clients, les investisseurs ou autres partenaires de l’entreprise pourront également être consultés sur leur perception et attentes sur la raison d’être.
Recenser l’existant
Au lieu de chercher à tout inventer à partir de la page blanche, le comité de pilotage pourra avant tout recenser l’existant, en matière de sens dans l’entreprise. Toutes les initiatives déjà mises en place seront un excellent indicateur de ce que fait l’entreprise à l’échelle sociale ou environnementale.
C’est du côté de la politique RSE que le comité projet pourra se pencher pour avoir un aperçu de ces tendances, de ce que l’entreprise fait déjà bien et de ce qui mériterait d’être retravaillé ou amélioré.
Étendre son objet social
Choisir de définir sa raison d’être est une opportunité pour l’entreprise d’étendre son objet social en précisant les raisons qui la poussent dans la direction qu’elle a choisie, pour ses décisions, ses activités et sa gouvernance.
Dans le travail du comité de pilotage pour la construction de la raison d’être, cette ligne directrice devra être au cœur de la réflexion.
Exprimer la contribution de l’entreprise à la société
Au-delà de l’approche statutaire de la potentielle extension de l’objet social de l’entreprise, la raison d’être devra également exprimer la contribution de l’entreprise à la société et à la planète. Dans la construction de la raison d’être, le comité de pilotage réfléchira à cet aspect, appelé aussi Net Positive Impact, ou NPI.
Déploiement de la raison d’être
Une fois définie, la phase qui va suivre sera clé dans la réussite de son déploiement de la raison d’être. Il s’agira dans un premier temps de décliner la formule choisie en principes clé, concrets et applicables. Ensuite, le réel enjeu portera sur la communication, aussi bien en interne qu’en externe, pour s’assurer que la raison d’être fédère toutes les parties prenantes de l’entreprise.